
Peut-être parce que la solution aux problèmes que vous évoquez est plus compliquée qu’une décision de limiter les naissances. Les conflits existent dans l’histoire humaine… depuis le début de l’humanité. S’ils apparaissaient seulement à cause de la surpopulation, alors il y aurait très peu de conflit en Libye par exemple (3,5 habitants au kilomètre carré, contre 116 habitants au kilomètre carré en France métropolitaine…). Quand on pose une bombe, c’est sûr qu’elle tue plus de gens s’il y a beaucoup de monde… mais le problème est peut-être davantage chez la personne qui décide de poser la bombe, non ? Quant au désastre écologique, parmi les facteurs explicatifs, c’est bien davantage la nature des activités humaines (énergies non renouvelables et polluantes, industries ayant un impact sur l’environnement…) que la quantité de population qui est à pointer : Le Pakistan est le 6e pays le plus peuplé du monde, l’Indonésie le 4e. Aucun des deux ne fait partie des vingt pays émettant le plus de CO2 au monde.
L’ordre donné par Dieu de croître et de multiplier s’accompagne d’un commandement de domination de la création par l’être humain, à l’image de la souveraineté de Dieu sur sa création. A l’image, c’est-à-dire avec l’émerveillement et l’amour de Dieu devant sa création, pas la concupiscence liée à notre état de pécheur. Nous avons déjà du mal à mettre en pratique ce commandement là, n’allons pas par dessus le marché renier l’appel à la croissance que Dieu nous a lancé.

Quelle est la destinée de la terre selon la Bible ?
Si l’on regarde à la fin de la Bible en Apocalypse 21, nous voyons que Dieu fera toutes choses nouvelles, y compris la terre ! Puis que le ciel descendra sur la terre, afin que toute la création soit immergée en pleine communion dans la présence de Dieu.
Si Dieu fait une nouvelle terre, qu’advient-il de l’ancienne ?
Elle aura subi les fléaux décrits dans l’Apocalypse, ce qui nous laisse imaginer une terre en plutôt mauvais état. De plus, l’apôtre Pierre1 le confirme et rappelle le point fondamental : les mauvaises œuvres injustes devant Dieu ne seront plus, tout sera révélé et purifié « comme au travers du feu ». On peut voir un parallèle avec notre corps destiné à mourir et à ressusciter sous forme glorieuse2. De plus, le mot « nouveau » (kainos) en grecque peut se comprendre comme « nouveau » ou comme « renouvelé ». Ceci fait débat parmi les théologiens : la terre, sera-t-elle totalement détruite ? Ou renouvelé au sens où le mal y sera chassé ? (Pour approfondir le débat3) Ce qui est certain, c’est que cette future terre sera un lieu où régneront la justice et la présence de Dieu.
Mais pourquoi essayer de sauver la planète ?
Au vu de ce qui vient d’être dit, c’est absurde de vouloir garder la terre telle qu’elle est aujourd’hui. En revanche, ça n’enlève en rien notre devoir d’en prendre soin.
Depuis la Genèse, Dieu demande aux hommes de prendre soin de sa création, d’être de bons gestionnaires bienveillants, car c’est notre vocation45 . C’est ce qu’on fera au paradis où régnera la justice ! Donc, autant commencer à faire ce à quoi nous sommes destinés : révéler l’amour et la justice de Dieu sur terre, tant envers les hommes qu’envers le reste de tout ce qu’il a créé.
Cela peut paraître absurde si l’on sait que la terre finira par vivre encore un certain nombre de tragédies. C’est vrai. « Tout est vanité » dit l’auteur de l’Ecclésiaste. Pourtant, il conclut son livre en disant que « Dieu amènera tout œuvre en jugement, et ce jugement portera sur tout ce qui est caché, qui soit bon ou mauvais ». Ce qui est confirmé par le jugement des 7 églises au début de l’Apocalypse.
Ce jugement peut faire peur, mais c’est une bonne nouvelle pour celui qui recherche la justice : car même si ce que nous faisons n’est que fumée, ça ne sera pas oublié !
PS : voici des livres pour creuser davantage la question6

De nombreuses personnes, en Europe comme dans le reste du monde, s’investissent intensément dans leur travail, poursuivent une carrière professionnelle intéressante, obtiennent de belles promotions et peuvent en profiter en s’achetant toutes sortes de biens personnels, comme de belles voitures, une maison spacieuse et agréable pour leur famille et des vacances dans des pays lointains. Faut-il remettre en cause ce style de vie basé sur la consommation de masse si on prend en compte les enjeux de la crise climatique ? La réponse est complexe, car elle dépend de la production des gaz à effet de serre provenant du style de vie et des produits de consommation achetés.
Premièrement, en tant que chrétiens, nous sommes appelés à avoir un comportement responsable envers la Création et à adopter un comportement humble et plus sobre en regard de la situation de la crise climatique actuelle. Deuxièmement, l’essentiel pour un Chrétien est d’accepter la grâce de Dieu et de se réjouir de son salut dans une vie remplie de la présence de Dieu. En ce sens, la poursuite d’une carrière professionnelle comprise comme une suite de promotions avec des augmentations de salaire dans le but d’acheter toujours plus de biens de consommation pour affirmer un statut social plus élevé n’est pas forcément incompatible en soi avec une vie spirituelle épanouie et dévouée à Dieu, mais ne peut pas être le but principal de la vie pour un chrétien qui a accepté le salut du Christ. De plus, le risque que la poursuite du bien-être matériel remplace une vie riche de la présence de Dieu est bien réel. En effet, l’idolâtrie du veau d’or, de Mammon ou de la réussite matérielle en terme moderne a toujours été un dérapage constant durant l’histoire biblique du peuple d’Israël. En conclusion, nous pensons que les chrétiens doivent avant tout se préoccuper de leur salut, de vivre dans l’amour et la joie de Dieu et de son fils Jésus-Christ avec la communauté de l’Église et ne pas se perdre dans les appâts superficiels de la société de consommation, dans la course aux promotions professionnelles et dans les achats effrénés de biens matériels dommageables au climat.
Source : Marc Roethlisberger et Steve Tanner, FAQ, Déclaration Urgence Climat Suisse.

Les chrétiens comprennent le récit de la création de diverses manières. Certains pensent que les choses se sont déroulées exactement comme cela est raconté en Genèse 1. D’autres pensent que les jours de ce récit sont des milliards d’années et trouvent que ce qui y est raconté n’est pas si éloigné de ce qu’avance la science actuelle. D’autres, enfin, pensent que le récit biblique ne cherche pas à expliquer comment les choses se sont déroulées au point de vue historique mais vise bien plutôt à énoncer des vérités sur Dieu et sur le monde. Pour ces derniers, le récit de la création ne dit pas le « comment » du monde, mais le « pourquoi du monde ». Ils s’en remettent donc à ce que dit la science et à ses évolutions, quand il s’agit de déterminer le « comment » les choses.
Je pense qu’il est possible d’avoir chacune de ces positions sans insulter Dieu, si on accepte le centre de ce que ce texte communique : Dieu a voulu créé un monde beau et bon, il est la source de toute vie, notre créateur, celui qui a le dessus sur tout ce qui nous détruit. Je crois aussi qu’il y a, dans le respect des positions des autres chrétiens, quelque chose qui honore Dieu : la reconnaissance que l’intelligence humaine ne peut pas déterminer exactement ce qu’il en a été de cette création qui est l’affaire de Dieu et le respect de la foi de nos frères et sœurs, qu’il ne s’agit pas d’ébranler par notre orgueil, qu’il soit scientifique ou théologique (1 Corinthiens 8/1-3).
Quand on évoque la question de l’énergie nucléaire, on espère, en général, trouver une solution aux contradictions dans lesquelles nous sommes pris, collectivement, du fait de notre mode de vie énergivore.
Or la plupart des scénarios réalistes, qui imaginent une manière de faire face au réchauffement climatique, mentionnent que, nucléaire ou pas nucléaire, il faudra au moins une part de sobriété.
La question de l’énergie n’est donc pas seulement une question de structuration de l’offre elle est aussi (et en premier lieu) celle des moyens de faire diminuer la demande.
Le premier appel d’A Rocha est, donc, de questionner notre dépendance à l’énergie.
La question du mix énergétique vient en deuxième lieu.
L’énergie nucléaire comporte pas mal de coûts cachés (notamment la question du coût de fermeture des centrales hors d’usage, qui est vertigineux) et des dangers avérés (faible probabilité mais conséquences dramatiques à une vaste échelle).
De fait, toute solution technique apporte des solutions en même temps que des problèmes et cela vaut pour toutes les technologies imaginées.
La question du recyclage des batteries et de la consommation de matériaux rares pour les faire fonctionner sera de toute manière un enjeu.
Il faut donc faire le tour, là aussi, de toutes les dépendances que les « solutions » techniques créent.
On peut imaginer des solutions transitoires qui ne sont pas idéales, comme le prolongement, pendant un certain temps, de l’usage de l’énergie nucléaire.
Mais cela suppose de se fixer un cap vers lequel on se dirige. Or, pour l’instant, les solutions de court terme que nous avons sous la main, prennent trop de place dans la réflexion.