Que faire concrètement face à la crise écologique ? (Jeff)

« Exprimer son amour dans une direction vrai malgré l’inconfort et la souffrance que cela peut impliquer. »

Si vous souhaitez empêcher la crise écologique d’arriver, c’est peine perdue, elle est déjà là. Cependant, vous pouvez espérer que ses conséquences ne soient pas aussi désastreuses qu’en ne faisant rien.

Bien que chacun puisse contribuer en consommant mieux et moins1, l’enjeu est avant tout collectif car c’est bien la société qui doit changer sa manière de fonctionner2. Selon vos appétences, vous pouvez vous engager en politique3, dans une association, dans votre église ou au sein de votre famille, pour qu’on puisse être mieux préparé à endurer les conséquences de la crise, mais également pour limiter la casse autant que possible.

Seulement, il faut déjà bien comprendre cette crise, pour en juger les solutions selon votre contexte. En vous informant, vous risquez de désespérer, car la plupart des solutions sont partielles, il n’y a rien d’absolu, mais il faut persévérer.

Face à nos capacités limitées, il est préférable d’agir par amour que par angoisse, car nous n’arriverons pas à chasser les raisons de nos peurs en se « donnant à fond ».

Nous vous encourageons donc à redoubler de foi et d’espérance en recherchant cela auprès de Dieu dans la prière et la médiation de la Bible, la littérature prophétique vous semblera bien actuelle et ses promesses de restauration d’autant plus savoureuses. Vous pouvez également jeûner plusieurs fois par semaine comme avaient l’habitude les premiers chrétiens4, en demandant à Dieu d’intervenir et de mettre de la lumière dans notre histoire qui s’assombrit.

A Rocha propose des formations et incite les églises à s’emparer de ce sujet, afin que chacun puisse, grâce à Dieu, exprimer son amour dans une direction vrai malgré l’inconfort et la souffrance que cela peut impliquer.

Inspiré de https://france.arocha.org/fr/news/que-faire-concretement-face-a-la-crise-ecologique/

  1. https://www.questions-foi-ecologie.fr/2023/09/09/jai-une-belle-carriere-professionnelle-et-un-bon-salaire-grace-a-mes-efforts-pourquoi-devrais-je-restreindre-ma-consommation/ ↩︎
  2. https://www.questions-foi-ecologie.fr/2023/09/06/si-la-chine-ou-les-usa-nagissent-pas-notre-action-est-vaine/ ↩︎
  3. https://www.questions-foi-ecologie.fr/2023/09/11/en-europe-nous-avons-toujours-ete-relativement-privilegies-et-nos-autorites-sont-competentes-pourquoi-cela-changerait-il-avec-le-defi-du-climat/ ↩︎
  4. La Didachè, chapitre 8 ↩︎

La terre n’est-elle pas de toute façon vouée à la destruction selon la Bible ?

Photo de Colin Lloyd sur Unsplash

Tout d’abord, quoique Dieu puisse envisager pour l’avenir de notre planète, nous avons reçu un mandat qui est d’obéir à son commandement de prendre soin de la terre (Genèse 1.26 ; 2.15).

Historiquement, ce n’est qu’après la révolution industrielle que l’idée de la destruction totale s’est répandue chez les chrétiens, parallèlement au début de la pollution et de l’exploitation économique de masse et à grande échelle. La pollution, les conditions de travail extrêmes et la misère du 19ème siècle ont-elles favorisé l’idée d’une destruction totale et imminente de la planète parmi les chrétiens? Peut-être. Pourtant, selon le théologien Dave Bookless (directeur de la théologie d’A Rocha), cette idée repose sur de mauvaises traductions de quelques textes bibliques très peu nombreux et difficiles à comprendre.

Par exemple, quand Jésus dit « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas » (Matthieu 24.35), l’accent est mis sur la crédibilité des paroles de Jésus et non pas sur le caractère temporaire de la terre et du ciel. Jésus utilise des figures de style ou des métaphores qui étaient déjà utilisées dans les Psaumes de l’Ancien Testament. Par exemple, dans le Psaume 102.25-27, les choses les plus durables que l’on peut imaginer, comme la terre et les cieux, sont comparées au pouvoir de Dieu et à sa parole. Les Psaumes et les autres passages de la Bible mettent généralement l’accent sur la permanence et la stabilité de la création plutôt que sur son instabilité et sa fragilité. Dans le Psaume 93.1, on peut lire « Le monde est ferme, il ne vacille pas ». Dans le Psaume 96.10, nous pouvons lire : « Le Seigneur est roi. Le monde est ferme, il ne vacille pas ». « Tu as affermi la terre et elle subsiste » (Psaume 119.89-90).
L’un des passages les plus cités par les personnes qui pensent que le monde est voué à la destruction complète est le suivant (2 Pierre 3.10-13) :
« 10 Le jour du Seigneur viendra comme un voleur; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les œuvres qu’elle renferme sera consumée.
11 Puisque donc toutes ces choses doivent se dissoudre, quelles ne doivent pas être la sainteté de votre conduite et votre piété,
12 tandis que vous attendez et hâtez l’avènement du jour de Dieu, à cause duquel les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés fondront!
13 Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera. » (traduction de Louis Segond)

Selon Dave Bookless, un examen approfondi de ce texte révèle une signification bien différente que la destruction totale du monde. Il s’agit de remettre ce passage dans son contexte. Premièrement, il établit un parallèle entre la destruction de la terre par l’eau à l’époque de Noé (verset 5-7) et la destruction par le feu au retour de Jésus : cela suggère que ce qui est envisagé est un jugement purificateur plutôt qu’une destruction totale.

Deuxièmement, la mention du feu aurait rappelé aux auditeurs juifs le feu du fondeur (Malachie 3.2-3) et beaucoup de traductions modernes suivent les anciens manuscrits qui utilisent le mot grec « eurethesetai » qui signifie « mise à nu » ou « révélé » dans le verset 10, plutôt que « consumé par le feu ». Et troisièmement, les éléments (stoicheia) qui sont détruits par le feu ne sont probablement pas les éléments physiques ni chimiques, mais les forces spirituelles élémentaires que la mort du Christ a vaincues. En conclusion, le passage traite clairement d’un jugement purificateur plutôt que d’une complète destruction.

Un autre point fondamental à considérer dans la Bible se rapporte au terme grec utilisé pour parler de « nouvelle » création, de la « nouvelle » terre, des « nouveaux » cieux et de la « nouvelle » Jérusalem. Ces termes se retrouvent dans les écrits apocalyptiques, c’est-à-dire principalement dans l’Apocalypse, mais aussi dans divers livres du Nouveau et de l’Ancien Testament. A titre de rappel, le Nouveau Testament a été écrit en grec ancien et cette langue a deux mots pour dire « nouveau » : neos qui signifie entièrement neuf et kainos qui suggère le renouvellement, la rédemption et la restauration. Le Nouveau Testament utilise toujours kainos quand il s’agit de la nouvelle création, mettant ainsi l’accent sur le fait que l’acte final de Dieu à travers Jésus consiste non pas à détruire la Création, qu’il a déclarée bonne, et à créer des choses nouvelles, mais à « renouveler » toute chose (Apocalypse 21.5). En d’autres termes, il s’agit de purifier, de renouveler et restaurer la Création avec Christ en son centre.

En conclusion, ce que la Bible met en lumière, ce n’est pas la destruction de la terre, mais un jugement purificateur qui fait disparaître tous les effets du péché et de la chute, avant que le Christ soit à nouveau Seigneur, et que toute chose dans le ciel et sur la terre ne soit encore une fois sous son autorité (Éphésiens 1.10). Dans Romains 8.21, l’apôtre Paul exprime son grand espoir qu’un jour « cette même création sera libérée de l’esclavage du périssable pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu ».

Source : Marc Roethlisberger et Steve Tanner, FAQ, Déclaration Urgence Climat Suisse.

P.S. nous pouvons ajouter à cette réponse que nous savons tous que nous allons mourir un jour et que notre corps va être détruit. Cela ne nous empêche pas d’en prendre soin et aucun chrétien de bon sens ne se dit : « ce n’est pas grave de me droguer, de fumer, de manger n’importe quoi, de rouler à contre-sens sur l’autoroute car de toute façon je vais mourir et mon corps va être détruit ».

Pour aller plus loin en vidéo : voyez l’enregistrement du webinaire sur le devenir de la création et ce qui la Bible dit sur l’avenir de la planète terre, avec Thomas Poette, pasteur à Lyon, dans le cadre des ambassadeurs d’A Rocha.

La terre n’est-elle pas de toute façon condamnée à la destruction ?

Photo de João Pedro Salles sur Unsplash

La conception ordinaire des chrétiens selon laquelle notre terre sera totalement détruite quand Jésus reviendra pour nous emmener au ciel, repose sur des fondements bibliques très fragiles. Historiquement, ce n’est qu’après la Révolution industrielle, alors que les hommes exploitaient la terre comme jamais auparavant, que l’idée de la destruction totale de la terre s’est répandue. Cette idée repose sur de mauvaises traductions de quelques textes bibliques très peu nombreux et difficiles à comprendre. 

Par exemple, quand Jésus dit : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas » (Matthieu 24.35), l’accent est mis sur la crédibilité des paroles de Jésus, et non pas sur le caractère temporaire de la terre (ni, plus inquiétant, du ciel !). Jésus utilise une figure de style habituelle dans les Psaumes (par exemple au Psaume 102.25-27), où les choses les plus solides et les plus durables que l’on peut imaginer (la terre et les cieux) sont comparées au pouvoir de Dieu et à sa Parole. Tout aussi souvent, l’image est inversée ; c’est ainsi qu’on peut lire : « Le monde est ferme, il ne vacille pas » (Psaume 93.1), « Le Seigneur est roi. Le monde est ferme, il ne vacille pas » (Psaume 96.10), et « Tu as affermi la terre, et elle subsiste » (Psaume 119.89-90). En général, dans les Psaumes et plus largement dans la Bible, l’accent est mis « sur la permanence et la stabilité, plutôt que sur l’instabilité ou la fragilité (cosmiques) »(1). Le passage le plus cité qui semble prédire la destruction de la terre est 2 Pierre 3.10-13. Un examen approfondi de ce texte révèle toutefois une signification très différente. Premièrement, le passage établit un parallèle entre la destruction de la terre par l’eau à l’époque de Noé (versets 5-7) et la destruction par le feu au retour de Jésus ; cela suggère que ce qui est envisagé est un jugement purificateur plutôt qu’une destruction totale.

Deuxièmement, la mention du feu aurait rappelé aux auditeurs juifs le feu du fondeur (Malachie 3.2-3), et beaucoup de traductions modernes suivent les anciens manuscrits qui utilisent le mot grec eurethesetai qui signifie « mis à nu » ou « révélé » dans le verset 10, plutôt que « consumé par le feu ». Et troisièmement, les éléments (stoicheia) qui sont détruits par le feu ne sont probablement pas les éléments physiques ni chimiques, mais les forces spirituelles élémentaires que la mort du Christ a vaincues. En fin de compte, le passage traite clairement d’un jugement purificateur plutôt que d’une complète destruction.

Un autre point important à considérer se rapporte au terme utilisé pour parler de la « nouvelle » création, de la « nouvelle » terre, des « nouveaux » cieux, de la « nouvelle » Jérusalem. Le grec a deux mots pour dire « nouveau » : neos qui signifie entièrement neuf, et kainos qui suggère le renouvellement, la rédemption et la restauration. Le Nouveau Testament utilise toujours kainos quand il s’agit de la nouvelle création, mettant ainsi l’accent sur le fait que l’acte final de Dieu à travers Jésus consiste non à détruire la création – qu’il a déclarée bonne – et à créer des choses nouvelles, mais à « renouveler » toutes choses (Apocalypse 21.5). En d’autres termes : à purifier, renouveler et restaurer la création, avec Christ en son centre.

Ce que la Bible met en lumière, ce n’est pas la destruction de la terre, mais un jugement purificateur pour faire disparaître tous les effets du péché et de la chute, avant que le Christ ne soit à nouveau Seigneur, et que toute chose dans le ciel et sur la terre ne soit encore une fois sous son autorité (Éphésiens 1.10). L’apôtre Paul dit son grand espoir qu’un jour « cette même création sera libérée de l’esclavage du périssable pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu » (Romains 8.21).

(1) Paul Williamson, « Destruction or Transformation ? Earth’s Future in Biblical Perspective », dans J. Moo et R. Routledge (éd.), As Long as the Earth Endures : The Bible, Creation and the Environment, Nottingham,Apollos, 2014, p. 135.

(extrait de Dave Bookless, “Vers une théologie du changement climatique”, Évangile et changement climatique, édité par E. Hobbs, J.F. Mouhot, C. Walley, Je sème, Dossier Vivre n°40, 2017, p.15 et suivantes) [PDF disponible gratuitement ici]

Ne devrions-nous pas nous concentrer sur l’évangélisation plutôt que sur l’environnement : sauver des âmes plutôt que sauver la terre ?

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Premièrement, Jésus ne s’est pas uniquement occupé de « sauver des âmes » ! Il se préoccupait des personnes dans leur intégralité, prenant en compte leur contexte physique, social et spirituel. Pour lui, la relation des hommes avec Dieu ne pouvait être séparée de leur relation les uns avec les autres et avec le monde qui les entourait. Il a enseigné qu’aimer Dieu et aimer son prochain allaient de pair. Donc guérir les malades, libérer les prisonniers et calmer les orages de la nature sont tous des éléments de la Bonne Nouvelle (l’Evangile du Royaume de Dieu) qu’il a enseignée et dont il a été le modèle. L’évangélisation («sauver des âmes») est un appel chrétien fondamental et il est clair que les gens ne peuvent entrer dans une relation vivante avec Dieu que lorsque leurs péchés sont pardonnés grâce au Christ ; mais cette annonce ne devrait pas être séparée de la manifestation intégrale de l’Evangile. Prenez l’exemple de l’arche de Noé. Elle nous parle de la volonté de Dieu de nous sauver des effets du péché… Cependant, ce ne sont pas que des «âmes» qui ont été sauvées, mais bien des personnes dans leur intégralité. En réalité, non seulement les humains ont été sauvés, mais toutes les créatures vivantes sur la terre (voir Genèse 6-7). Il se peut donc que la vision divine de ce qui doit être sauvé soit un peu plus large que la nôtre !

Deuxièmement, lorsque l’évangélisation ne se contente pas de paroles, mais qu’elle s’accompagne d’actes manifestant concrètement le souci de Dieu pour le monde entier, elle devient beaucoup plus puissante. Les chrétiens qui n’ont rien à dire sur les grandes questions de notre temps, dont l’environnement, découragent souvent les gens par rapport au christianisme. Au contraire (pour citer le regretté Rob Frost), «lorsque les chrétiens prennent la terre au sérieux, les gens prennent l’Evangile au sérieux»(1). C’est en tout cas l’expérience d’A Rocha. Pour beaucoup, la foi chrétienne semble soudain prendre tout son sens, quand ils la voient vécue en relation avec les autres et avec la planète. Donc, en conclusion, il ne s’agit pas de choisir entre l’évangélisation ou le salut de la planète, mais d’annoncer et de vivre ensemble la Bonne Nouvelle du salut et la Bonne Nouvelle pour la création.

(1)  Extrait d’une interview réalisée par A Rocha en 2005. Cette vidéo est disponible en DVD.

(question extraite du livre de Dave Bookless, Dieu, l’écologie et moi, Appendice 1, « les pourquoi ? de la planète »)